Table des matières
- Introduction
- Vue d'ensemble du CQV basé sur le risque
- L'accent mis par la réglementation sur la gestion des risques dans le cadre du CQV
- Quand le CQV basé sur le risque est-il considéré comme trop risqué ?
- Étapes d'une approche réussie basée sur le risque
- Perceptions réglementaires de la confiance excessive dans le CQV basé sur le risque
- Conclusion
Introduction
Les approches de mise en service, de qualification et de validation (CQV) basées sur le risque offrent des processus rationalisés et fondés sur la science pour garantir que les systèmes et les équipements répondent à des normes strictes de conformité et de qualité. Conçue pour concentrer les ressources sur les domaines à haut risque, cette approche est de plus en plus populaire dans les industries réglementées telles que l'industrie pharmaceutique et la biotechnologie. Cependant, les cadres CQV basés sur le risque peuvent parfois être considérés comme "trop risqués" dans les environnements à enjeux élevés. Dans ce cas, les organismes de réglementation, tout en soutenant les méthodes fondées sur le risque, mettent l'accent sur les limites à ne pas franchir pour que le contrôle de la qualité fondé sur le risque remplace les protocoles traditionnels et exhaustifs.
Cet article examine les cas dans lesquels le contrôle qualité basé sur le risque peut être considéré comme trop risqué, la façon dont les organismes de réglementation perçoivent cette approche et les étapes critiques qui rendent une approche de contrôle qualité basée sur le risque efficace et conforme.
Vue d'ensemble du contrôle qualité basé sur le risque
Le modèle CQV basé sur le risque s'aligne sur des cadres tels que l'ASTM E2500 et le Baseline Guide Vol. 5 de l'ISPE, qui mettent l'accent sur une approche scientifique permettant d'évaluer les risques potentiels pour la qualité des produits et la sécurité des patients. Cette méthode s'appuie sur une évaluation systématique des risques pour déterminer les systèmes, les processus et les équipements qui doivent faire l'objet de la plus grande attention et du plus grand contrôle au cours de la qualification. Grâce aux conseils d'organismes de réglementation tels que la FDA, l'EMA et le PIC/S, l'approche CQV basée sur le risque permet d'allouer des ressources en fonction de la criticité de chaque composant pour le maintien de la qualité et de la sécurité des produits.
L'accent mis par la réglementation sur la gestion des risques dans le cadre du CQV
Les organismes de réglementation internationaux reconnaissent et soutiennent les approches CQV basées sur le risque, tout en soulignant l'importance d'une application appropriée et de mesures de sauvegarde :
- FDA Process Validation Guidance: La FDA préconise une approche de la validation basée sur le cycle de vie, qui repose sur la compréhension des processus et la gestion des risques.
- Annexe 15 de l'EMA sur la qualification et la validation: L'annexe 15 de l'EMA sur la qualification et la validation souligne que les stratégies fondées sur le risque doivent intégrer des contrôles rigoureux dans les domaines à haut risque, tels que la production stérile, où les risques de contamination sont élevés.
- L'annexe 20 des BPF de l'UE applique largement les principes de la gestion des risques de qualité (QRM) aux opérations de fabrication de produits pharmaceutiques, en indiquant que les approches fondées sur le risque doivent compléter - et non remplacer - les activités de surveillance et de qualification dans les systèmes à fort enjeu.
Quand le CQV basé sur le risque est-il considéré comme trop risqué ?
La pertinence d'une approche CQV basée sur le risque peut varier en fonction du niveau de risque posé par le système, l'équipement ou le processus en question. Voici quelques conditions spécifiques dans lesquelles une CQV basée sur le risque peut être considérée comme trop risquée :
- Impact élevé sur la sécurité des patients: Lorsque des défaillances d'équipement ou des déviations de processus ont un impact direct sur la santé des patients, comme dans la fabrication de produits stériles ou biopharmaceutiques, les organismes de réglementation recommandent une VQC rigoureuse et traditionnelle plutôt que des approches rationalisées basées sur le risque.
- Des données limitées pour éclairer les évaluations des risques: Le contrôle qualité fondé sur le risque dépend de données historiques solides pour évaluer et atténuer les risques avec précision. Si les données sont insuffisantes, l'évaluation des risques qui en résulte peut négliger des facteurs de risque critiques.
- Systèmes complexes ou automatisés: Les systèmes informatisés et automatisés, en particulier dans les environnements réglementés, nécessitent une validation complète, même lorsque le contrôle de qualité fondé sur le risque est appliqué.
- Dépendance à l'égard de la documentation du fournisseur: Les données fournies par le fournisseur ne satisfont pas toujours aux exigences réglementaires. Elles doivent être vérifiées par rapport à des critères de qualité spécifiques afin d'éviter les écarts de conformité.
Étapes d'une approche basée sur le risque réussie
La réussite d'une approche CQV basée sur le risque nécessite une planification systématique, une évaluation des risques, une documentation et un alignement sur les attentes réglementaires. Les étapes clés sont les suivantes
1. Définir les objectifs et le champ d'application
Définir clairement les objectifs du CQV, établir le champ d'application et impliquer les parties prenantes afin d'aligner les attentes.
2. Effectuer une évaluation complète des risques
Utiliser des outils tels que l'AMDE et l'HACCP, impliquer les PME et documenter les hypothèses pour une évaluation complète des risques.
3. Classer les systèmes et les composants en fonction des risques
Classer les systèmes selon un risque élevé, moyen ou faible afin d'allouer les ressources de manière efficace, en suivant les conseils de l'ASTM E2500 et du Baseline Guide de l'ISPE.
4. Concevoir et documenter les stratégies de contrôle
Définir les mesures de contrôle, automatiser la surveillance des zones à haut risque et documenter soigneusement tous les contrôles en vue de l'examen réglementaire.
5. Planifier les activités de validation et de vérification
Définir des critères d'acceptation, établir des protocoles d'essai et rationaliser la documentation pour les éléments à faible risque.
6. Mettre en œuvre des pratiques documentaires solides
Conserver une documentation détaillée sur l'évaluation des risques, des enregistrements en temps réel des essais et une matrice de traçabilité reliant les contrôles des risques aux exigences réglementaires.
7. Surveillance continue et révision périodique
Mettre en place une surveillance automatisée pour les alertes immédiates, programmer des examens périodiques et mettre à jour la documentation en fonction des résultats.
8. Former le personnel aux principes et pratiques fondés sur les risques
Fournir une formation spécifique au QRM et au protocole pour s'assurer que le personnel comprend et suit l'approche basée sur le risque.
9. Réaliser des audits internes et des contrôles de qualité
Réaliser des audits pour valider l'efficacité des CQV fondés sur le risque, évaluer les stratégies de contrôle et utiliser les résultats pour affiner les protocoles et la formation.
Perceptions des organismes de réglementation quant à la confiance excessive accordée au contrôle de la qualité fondé sur le risque
Les organismes de réglementation sont généralement favorables à un contrôle de qualité fondé sur le risque, mais recommandent la prudence dans les domaines à haut risque :
- FDA: La FDA est favorable à une assurance qualité basée sur le risque, mais suggère qu'une confiance excessive peut déclencher un examen minutieux si la conformité semble compromise.
- EMA: préconise des approches fondées sur le risque, mais insiste sur la validation complète pour les domaines critiques tels que la production stérile.
- Guide de référence de l'ISPE: note que si le CQV basé sur le risque peut favoriser l'efficacité, les écarts doivent être justifiés pour éviter les problèmes de conformité.
- Swissmedic: jusqu'à présent, Swissmedic a adopté une approche prudente à l'égard des approches de qualification fondées sur le risque, avec quelques projets mettant en œuvre l'approche sur la base d'un retour d'information antérieur provenant d'audits de sites et d'installations.
Conclusion
Une approche CQV basée sur le risque, lorsqu'elle est appliquée de manière réfléchie, améliore l'efficacité tout en garantissant la conformité et la qualité. En suivant un processus structuré, en évaluant les risques, en classant les systèmes et en maintenant une documentation et un suivi solides, les organisations peuvent équilibrer l'efficacité avec la sécurité des patients et les attentes réglementaires. En combinant les pratiques traditionnelles et les pratiques CQV basées sur le risque, il est possible de s'assurer que tous les domaines à fort impact respectent la conformité, en soutenant à la fois les objectifs opérationnels et l'approbation réglementaire.